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Mercredi, 14 mai 2025

Faits divers/Justice

  • Par BOUTET Orphé
  • 12-10-2023
Sylvia Bongo Ondimba rejoint Noureddin...

Alors que l’ONG SOS Prisonniers, très au fait de l’actualité judicaire du pays, annonçait une confrontation devant les juges entre Brice Laccruche Alihanga, l’ex directeur de cabinet d’Ali Bongo, le despote déchu, et Sylvia Bongo Ondimba, l’ex première dame, dans la journée du mercredi 11 octobre 2023, cette dernière aurait été placée sous mandat de dépôt tard dans la nuit, selon les informations de notre confrère Gabon média Time. Elle rejoint ainsi à « Sans Famille » son fils ainé, Noureddin Bongo Valentin, écroué, comme elle, pour détournements et blanchiments de capitaux, entre autres.

Comme un « regroupement familial » à « Sans Famille »

Les avocats de Sylvia Bongo Ondimba ne pourront plus parler de détention arbitraire de leur cliente. En résidence surveillée depuis plusieurs jours déjà, elle a, en effet, été placée sous mandat de dépôt à la prison centrale du Gros-Bouquet, aux premières de ce jeudi 12 octobre. Elle est accusée, entre autres, de détournements massifs de fonds publics et de blanchiments de capitaux. Elle ne sera pas donc loin de son  fils, Noureddin Bongo, qui l’avait précédé à « Sans Famille » il y a environ un mois pour presque les mêmes chefs d’accusations.

BLA, blanchi ?

Son déferrement est intervenu après une longue confrontation avec Brice Laccruche Alhianga (BLA), ancien directeur de cabinet de son mari, incarcéré depuis quatre années, sur instructions et le contrôle même de Sylvia Bongo, selon Maître Anges Kevin Nzigou, avocat de BLA .

Selon les déclarations des avocats de ce dernier, il a été enfermé pendant toutes ces années pour « des accusations qui ne reposent sur rien », « sur des éléments qui sont faux ». Ils réclament alors une « réhabilitation » de leur client. Selon leurs dires, des procédures seront entamées afin qu’il soit « restauré dans sa dignité et sa propriété », car, selon certaines preuves matérielles à leur disposition et de celle de la justice, Sylvia Bongo lui aurait exproprié illégalement et abusivement un bien immobilier.

Déni de la réalité et refus de collaborer

Des faits, entre autres, qu’elle rejette malgré des preuves accablantes. D’après Anges Kevin Nzigou, Valentin épouse Bongo Ondimba prétend ne connaitre aucun Gabonais, en plus ne pas s’appeler Sylvia mais plutôt Sylvie. Comme dans un jeu de rôles, pourrait-on dire. Devant les juges, elle aurait multiplié et renouvelé ce genre de méthodes dilatoires, manifestant ainsi un refus de collaborer avec la justice.

Des relevés bancaires révélateurs

Malheureusement pour elle, celles-ci n’ont pas suffi pour distraire les juges qui l’ont placée sous mandat de dépôt. Une issue qui lui était inévitable. Car, selon les révélations Maître Anges Kevin Nzigou, « on a constaté qu’il y a plusieurs malversations de centaines de milliards juste pour le confort et la bonne vie d’une famille. ». « L’essentiel des fonds alloués à la première dame étaient diligentés par la première dame elle-même », a-t-il ajouté. Ce qui ferait d’elle la principale responsable des détournements attribués à Laccruche Alhianga et ses co-accusés, à l’instar de Patrichi Tanasa qui, lors de son procès, avait déjà indexé les rapports très complexes de l’ex première dame avec l’argent public.

Si à l’époque elle s’était contentée, pour se défendre, de se fendre d’un communiqué, cette fois-ci il lui faudra bien plus. Car ses relevés bancaires épluchés par la justice sont assez révélateurs.

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  • Par BOUTET Orphé
  • 28-09-2023
Les biens mal acquis des Bongo...

              Des élus communistes comptent proposer au conseil de Paris de transformer en logements sociaux l’ensemble des biens immobiliers de la famille Bongo, saisis dans l’affaire dites des « Bien Mal Acquis ». L’information a été révélée dans la nuit d’hier, 27 septembre, par BFM Paris Ile-de-France.

          Le patrimoine immobilier des Bongo qui compterait, rien qu’à Paris, des dizaines d’hôtels particuliers et d’appartements de luxe pourrait être transformé en logements sociaux. C’est du moins le vœu des élus communistes de ladite ville. Ils veulent soumettre cette proposition au conseil de Paris qui se réunit le 3 octobre prochain, précise le média régional français.

          Cette idée serait basée ou motivée par un arrêt de la cour d’appel de Paris de 2022 qui indiquait que « ces propriétés ont été acquises avec l’argent issu de détournements de fond public et de sommes considérables provenant du délit de corruption des sociétés pétrolières, notamment Elf Aquitaine, aujourd’hui Total Energies ».

          L’affaire des « biens mal acquis » et de nombreux procès à venir

Il s’agit donc des « biens mal acquis » au cœur de nombreux procès depuis plusieurs années. D’ailleurs depuis le début de cette affaire ce sont en tout neuf descendants de feu Omar Bongo Ondimba, président du Gabon de décembre 1967 à son décès en juin 2009, qui ont été inculpés. Ali Bongo, du fait de son immunité présidentielle, avait été épargné jusqu’ici.

Ecarté du pouvoir par les forces de sécurité et de défense de son pays le 30 août dernier, il pourrait voir son statut juridique changer et surtout s’ouvrir plusieurs autres procès le visant, lui, et ses proches, notamment son épouse Sylvia Bongo et son fils Noureddin Valentin. Des personnes physiques, en l’occurrence Bertrand Zibi qui avait été emprisonné pendant 6 ans après les élections meurtrières de 2016, et certaines organisations de la société civile, ont en effet annoncé, tour à tour, porter plainte à l’international et devant les tribunaux locaux contre le despote déchu et certains membres les plus proches de sa famille.  

L’Etat gabonais comme partie civile

En fait, l’idée de ce groupe d’élus français est que leur gouvernement récupère ces biens immobiliers et les cède ensuite au conseil municipal de Paris pour en faire des logements sociaux et ainsi palier un tant soit peu au « déficit en logements sociaux » auquel est confrontée la ville de Paris. Cependant, dans ce dossier des biens mal acquis l’Etat gabonais s’est constitué partie civile. Donc les Gabonais apprécieront assurément la démarche des élus locaux français.          

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  • Par BOUTET Orphé
  • 25-09-2023
Noureddin Bongo/Laccruche Alihanga :...

Alors qu’une rumeur persistante reprise même par certains médias nationaux annonçait sa sortie de prison dans la vague des libérations des « prisonniers d’opinion », Brice Laccruche Alihanga, « BLA » pour les intimes, ancien directeur de cabinet du despote déchu Ali Bongo Ondimba, est toujours dans les geôles de Gros-Bouquet où l’a rejoint récemment le fils ainé de ce dernier, Nourredin Bongo Valentin. D’après le nouvel homme fort du pays, Brice Clotaire Oligui Nguéma, une confrontation pourrait avoir lieu entre les deux anciens « amis ».

 

            Dans les jours qui ont suivi la libération du président du syndicat national des enseignants-chercheurs (SNEC), Jean Rémy Yama, de René Allogho Akoué, ancien directeur général de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie et de Garantie Sociale (CNAMGS) et de Léandre Zué, ancien édile de la commune de Libreville, tous considérés comme « prisonniers d’opinion » par les nouvelles autorités du pays, les réseaux sociaux aidés par certains médias du pays évoquaient également la sortie de prison de Brice Laccruche Alihanga et son cadet, Grégory. Sauf que dans la réalité ces derniers sont toujours enfermés à la prison du Gros-Bouquet. L’information nous vient du président le la Transition, le général de brigade Brice Clotaire Oligui, lui-même.

            En effet, interrogé lors d’une interview diffusée le 20 septembre dernier par Jeune Afrique sur le sort et le statut de l’ancien directeur de cabinet d’Ali Bongo, le Général-Président indique qu’ « il appartient […] au pouvoir judiciaire d’enquêter pour la manifestation de la vérité. Toutefois, de fortes coïncidences sont à relever dans le mode opératoire chapeauté par Noureddin Valentin Bongo et celui décrié lors de l’opération Scorpion où Brice Laccruche Alihanga était présenté comme le maître à penser. »

            Il ajoute par la suite qu’ « étant incarcéré depuis quatre ans, qui serait alors le véritable commanditaire de ces détournements de fonds publics massifs ? Une confrontation semble désormais être le moyen idéal pour déceler les véritables responsables de cette mafia au sommet de l’Etat. C’est la raison pour laquelle les enquêtes vont être rouvertes, nous pourrons ensuite déterminer les responsabilités des uns et des autres ».

            Il apparait clairement qu’une confrontation judiciaire, donc un face à face, entre Noureddin Bongo et l’ex collaborateur de son père est plus qu’imminente. 

            Pour rappel, Brice Laccruche Alihanga est incarcéré depuis décembre 2019. Il avait été arrêté, avec nombreux de ses proches dont son frère Grégory, pour détournement massif de fond public avant d’être condamné au final pour « obtention frauduleuse d’un document administratif », document qui lui aurait permis d’obtenir de manière illégale la nationalité gabonaise.     

            Noureddin Bongo, lui aussi avec ses proches dont son directeur de cabinet Ian Ngoulou et Jessye Ella Ekogha, ex porte-parole de la présidence de la République, a été arrêté dans la nuit du 30 août dernier lorsque les forces de défense et de sécurité, à l’issue d’un énième scrutin bâclé et aux « résultats tronqués », ont décidé de « mettre fin au régime » autocratique de son père. Le 19 septembre il a été placé sous mandat dépôt. Lui et ses acolytes sont  poursuivis pour « trouble d’un collège électoral, contrefaçon et usage des sceaux de la République, contrefaçon et usage d’imprimés officiels d’une institution, falsification de la signature du président de la République, remise et obtention de sommes indues, complicité de détournements de fonds publics, corruption, détournements de deniers publics, blanchiment de capitaux, complicité de blanchiment de capitaux, association de malfaiteurs, usurpation de titre et de fonction

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  • Par BOUTET Orphé
  • 21-09-2023
Le fils d’Ali Bongo à « Sans...

            Noureddin, le fils d’Ali et, donc, petit-fils d’Omar Bongo Ondimba, se trouve dans les cellules de « Sans Famille », le redouté centre pénitencier de Libreville, depuis le 19 septembre, selon les informations du quotidien pro-gouvernemental L’Union, reprises par de nombreux autres médias nationaux et internationaux.

 

            Dans la nuit du 30 août dernier lorsque les forces de défense et de sécurité annoncent la « fin du régime » d’Ali Bongo Ondimba, ils informent également de la mise aux arrêts de, entre autres, son fils Noureddin Valentin et avec lui, Ian Ngoulou, son directeur de cabinet, Cyriaque Mvourandjami, Conseiller de cabinet politique du président déchu, Jessye Ella Ekogha, conseiller et porte-parole de la présidence d’Ali Bongo et, enfin, Steeve Nzegho Dieko, secrétaire général du parti démocratique gabonais (PDG), ex-parti au pouvoir.

Si ce dernier a au final été placé sous résidence surveillée, ce n’est pas le cas des premiers cités qui ont été inculpés et placés sous mandat de dépôt à la prison du Gros-Bouquet, communément appelée « Sans Famille ».

D’après Patrick Roponat, Procureur de la République près le tribunal de première instance de Libreville, qui a fait une déclaration de presse dans la soirée du mercredi 20 septembre, ils sont soupçonnés de « trouble d’un collège électoral, contrefaçon et usage des sceaux de la République, contrefaçon et usage d’imprimés officiels d’une institution, falsification de la signature du président de la République, remise et obtention de sommes indues, complicité de détournements de fonds publics, corruption, détournements de deniers publics, blanchiment de capitaux, complicité de blanchiment de capitaux, association de malfaiteurs, usurpation de titre et de fonction » 

Au terme l’enquête préliminaire, ce sont en tout dix (10) personnes qui ont été inculpées, d’après la même déclaration du procureur Roponat qui précise que « trois assignations à résidence ont été ordonnées et sept sous mandats de dépôt ont été décernés par le juge d’instruction ». Il a également rappelé que « les enquêtes se poursuivent et pourraient déboucher sur des inculpations supplétives et d’autres interpellations sont en cours. ». Ce qui laisse clairement croire que dans les heures et les jours qui vont suivre plusieurs barons et autres tout-puissants de l’ancien régime pourraient rejoindre Noureddin Valentin et ses acolytes à la prison de Gros-Bouquet qui a vu, sous leur gouvernance, son dispositif de sécurité renforcé, sans pour autant augmenter sa capacité d’accueil largement dépassée et encore moins améliorer les conditions de vie et d’hygiène.  

Pour rappel, la famille Bongo a régné sans partage à la tête du Gabon depuis 1967, soit 56 ans. Un règne marqué par nombreux scandales financiers et des élections truquées et meurtrières. C’est d’ailleurs une énième de parodie d’élections aux « résultats tronquées », selon les forces de défense et de sécurité qui les ont déposés qui a poussé ce dernier à agir pour éviter « un bain de sang ».         

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