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  • Par BOUTET Orphé
  • 06-11-2023
Brice Clotaire Oligui Nguéma :...

Oligui Nguéma le libérateur

           En faisant expier son péché à Ali, Brice Clotaire a également de façon particulière libéré la province du Haut-Ogooué, prise en otage, depuis des décennies, par le système et le régime Bongo-PDG. Cette province était, en effet, devenue une anomalie républicaine. Originaire de cette province du fait de sa mère, Oligui Nguéma, par sa prise de pouvoir, a libéré l’ensemble du Gabon, y compris le Haut-Ogooué. Cette dernière a été notamment libérée de l’instrumentalisation politique et tribale dont elle était victime, en dépit de la solidarité des conditions de vie de la majorité de ses habitants avec les autres Gabonais.

Exécuteur testamentaire revendiqué d’Omar Bongo Ondimba, le Général Oligui Nguéma en a la volonté et donne des signes encourageants par un certain nombre de mesures : traque des détourneurs de fonds publics, dissolution du Haut-Commissariat Général de la République, limitation au strict minimum des émoluments des parlementaires, revalorisation des indemnités des Auxiliaires de commandement, etc. Tout cela est à son honneur, mais ne constitue pas l’enjeu de la mission de l’exécuteur testamentaire qu’il entend être.

Le système Bongo-PDG et la corruption : l’échec des valeurs  

En lien avec la « restauration des institutions », mission du CTRI qu’il préside, le Général Oligui Nguéma a le devoir d’incarner l’exemplarité s’il veut réellement être à la hauteur d’un véritable exécuteur testamentaire d’Omar Bongo Ondimba. Le repentir et la lassitude exprimés par OBO sur le désastre politique et socio-économique national, consécutif au règne du système Bongo-PDG, mettent en relief principalement et fondamentalement la problématique des valeurs. Le grand échec d’Omar Bongo Ondimba, de son fils Ali et de leurs affidés est celle des valeurs dont témoigne le niveau de corruption généralisée de l’élite politique gabonaise. Les institutions gabonaises ne peuvent pas être restaurées sans une reconversion morale préalable des femmes et des hommes qui sont chargés de les incarner et de les faire fonctionner. D’Omar Bongo Ondimba à Ali Bongo Ondimba, le Gabon a été un « malade alité » non pas du fait de ses institutions, mais plutôt du fait de la corruption de son élite politique.

Cette corruption de l’élite politique doit être entendue comme « l’abus des fonctions publiques à des fins personnelles »[1]. Il ne sert absolument à rien de changer de constitution, d’adopter un nouveau code électoral, etc. s’il n’est pas préalablement mis fin à cette corruption qui est tout simplement l’abus des fonctions publiques à des fins personnelles. C’est ce mal qui a sapé nos institutions et fait péricliter le vivre-ensemble et le développement national ; et rien d’autre. Selon la Convention des Nations unies contre la corruption, « en sapant les institutions et les valeurs démocratiques, les valeurs éthiques et la justice et en compromettant le développement durable et l’état de droit », la corruption est une menace pour « la stabilité et la sécurité des sociétés ». Ces effets dévastateurs de la corruption sur la stabilité politique, économique, sociale et culturelle des sociétés et des États sont aussi reconnus par La Convention de l’Union africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption.

Le CTRI et la restauration des valeurs et des mentalités : le devoir d’exemplarité

        La lutte contre la corruption, et donc le combat pour les valeurs, est un chantier que la Transition et son président ne sauraient mener à terme. Cela relève de la révolution des esprits et des mentalités qui prend plus de temps que la révolution politique, plus instantanée et immédiate. Toutefois, ce qui est attendu de la Transition, et principalement de son premier acteur, est d’amorcer cette reconquête des valeurs préalable à la construction d’institutions fortes et crédibles. La reconquête des valeurs, Oligui Nguéma l’amorcera en étant le leader d’une Transition exemplaire débouchant sur des élections libres, transparentes, inclusives et pacifiques auxquelles il s’interdirait de participer. L’appétit vient en mangeant ; en incarnant la fonction de Président de la République et de Chef de l’Etat, Oligui Nguéma prend certainement goût au pouvoir. Cela est humain. Cependant, qu’il se garde d’en être corrompu. Que sa « surprenante transformation vestimentaire en se débarrassant de l’uniforme militaire » et ses ambitions de créer « Libreville 2 » et un « nouvel aéroport de Libreville »[2] ne soient pas le signe de l’ambition d’une prise en otage future de la Transition pour assouvir son dessein de jouissance du pouvoir. Oligui Nguéma s’honorerait en étant l’arbitre impartial des élections qui mettront fin à la Transition et ouvriront le retour à un ordre constitutionnel normal. C’est cette exemplarité qu’il doit nécessairement incarner et qui sera la semaille qui lui assurera une moisson politique certaine pour l’avenir. Qu’il aille puiser dans sa foi chrétienne, affichée et revendiquée, l’énergie morale nécessaire pour ne pas céder à la corruption de l’hybris de l’homme providentiel et indispensable. Homme providentiel, il l’est déjà pour son « coup de liberté » ; homme indispensable, il ne l’est pas pour l’après-transition. Du fait d’accéder à des responsabilités d’Etat, tout le monde entre dans l’histoire. Cependant, les uns entrent au panthéon de l’histoire ; et les autres dans les poubelles de l’histoire. Voilà l’alternative qui s’offre à Oligui Nguéma, exécuteur testamentaire d’Omar Bongo Ondimba.

Stéphane Vouillé

 



[1] Cf. Emmanuelle Lavallée, « Corruption et confiance dans les institutions politiques : test des théories fonctionnalistes dans les démocraties africaines » in Afrique contemporaine, 2006/4 n° 220 | pages 163 à 190.

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  • Par BOUTET Orphé
  • 26-09-2023
« e-solde », une autre illusion...

Plus enclins à la mystification qu’à l’action, Ali Bongo, le despote déchu, et ses nombreux  gouvernements pléthoriques successifs ont pendant quatorze ans vendus aux Gabonais nombreux projets illusoires, chimériques. C’est le cas notamment de ce « Gabon connecté » prônant une « dématérialisation des actes administratifs » et une digitalisation des prestations et services publics qui, dans la réalité, n’est pas toujours palpable. L’illustration parfaite de cette désinvolture politique et administrative est symbolisée, entre autres, par l’application numérique « e-solde » qui pourtant lancée à grand renfort médiatique et publicitaire n’a pas duré le temps d’une saison de pluies et d’une saison sèche.

            C’est le retour à la case départ pour les agents publics. Pour retirer bulletins blancs, fiches de visualisation, fiches des prestations familiales, etc. il leur faut à nouveau aller faire la queue devant les guichets d’accueil des services de la Solde, au centre-ville. L’application numérique « e-solde » lancée en grande pompe en décembre 2021 ne fonctionne plus et ce, depuis plusieurs mois déjà. Certains usages estiment qu’elle n’a pas fonctionné pendant plus d’un an, donc le temps d’une chimère, pourrait-on dire.

            Quand on interroge les agents d’accueil de la Solde, certains disent ne pas avoir des explications sur cette « panne », renvoyant les usagers vers l’Agence Nationale des Infrastructures Numériques et des Fréquences (ANINF) pour plus d’informations. D’autres émettent l’hypothèse d’une « obsolescence » de la dite application.

            L’application « e-solde » se vit alors comme une autre illusion numérique. Car la connexion et/ou l’interconnexion des administrations et des services publics tant vantées par les anciennes autorités sont rarement perceptibles. Les informations et autres données ne circulent pas convenablement entre différents organismes. En conséquence, ce sont les usagers qui sont renvoyés d’une porte à une autre, d’une administration à une autre, même pour des requêtes les plus élémentaires. C’est le cas notamment entre la Solde, effectivement, et la Caisse Nationale d’Assurance Maladie et de Garantie Sociale (CNAMGS) ou inversement. A cette liste, pourraient s’ajouter, dans une certaine mesure, la Caisse des Pensions et des Prestations Familiales des Agents de l’Etat (CPPF) et le Pôle Nationale de la Promotion de l’Emploi (PNPE)        

            En rappel, conçue par l’Agence Nationale des Infrastructures Numériques (ANINF) et présentée officiellement par le ministre du Budget et des Compte publics de l’époque, Sosthène Ossoungou Ndimangoye, accompagné de celui qui était chargé de l’économie numérique, Anicet Mboumbou Miyakou, elle avait pour vocation de donner la possibilité à tous les fonctionnaires et autres agents de l’Etat gabonais, où qu’ils soient, l’accès aux prestations et services de la Solde et permettre au gouvernement de faire des économies sur les impressions des dits documents.

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