• Chargement
  • Chargement

Mercredi, 14 mai 2025

Résultats pour le tag 'Gabon'

  • Par BOUTET Orphé
  • 26-09-2023
« e-solde », une autre illusion...

Plus enclins à la mystification qu’à l’action, Ali Bongo, le despote déchu, et ses nombreux  gouvernements pléthoriques successifs ont pendant quatorze ans vendus aux Gabonais nombreux projets illusoires, chimériques. C’est le cas notamment de ce « Gabon connecté » prônant une « dématérialisation des actes administratifs » et une digitalisation des prestations et services publics qui, dans la réalité, n’est pas toujours palpable. L’illustration parfaite de cette désinvolture politique et administrative est symbolisée, entre autres, par l’application numérique « e-solde » qui pourtant lancée à grand renfort médiatique et publicitaire n’a pas duré le temps d’une saison de pluies et d’une saison sèche.

            C’est le retour à la case départ pour les agents publics. Pour retirer bulletins blancs, fiches de visualisation, fiches des prestations familiales, etc. il leur faut à nouveau aller faire la queue devant les guichets d’accueil des services de la Solde, au centre-ville. L’application numérique « e-solde » lancée en grande pompe en décembre 2021 ne fonctionne plus et ce, depuis plusieurs mois déjà. Certains usages estiment qu’elle n’a pas fonctionné pendant plus d’un an, donc le temps d’une chimère, pourrait-on dire.

            Quand on interroge les agents d’accueil de la Solde, certains disent ne pas avoir des explications sur cette « panne », renvoyant les usagers vers l’Agence Nationale des Infrastructures Numériques et des Fréquences (ANINF) pour plus d’informations. D’autres émettent l’hypothèse d’une « obsolescence » de la dite application.

            L’application « e-solde » se vit alors comme une autre illusion numérique. Car la connexion et/ou l’interconnexion des administrations et des services publics tant vantées par les anciennes autorités sont rarement perceptibles. Les informations et autres données ne circulent pas convenablement entre différents organismes. En conséquence, ce sont les usagers qui sont renvoyés d’une porte à une autre, d’une administration à une autre, même pour des requêtes les plus élémentaires. C’est le cas notamment entre la Solde, effectivement, et la Caisse Nationale d’Assurance Maladie et de Garantie Sociale (CNAMGS) ou inversement. A cette liste, pourraient s’ajouter, dans une certaine mesure, la Caisse des Pensions et des Prestations Familiales des Agents de l’Etat (CPPF) et le Pôle Nationale de la Promotion de l’Emploi (PNPE)        

            En rappel, conçue par l’Agence Nationale des Infrastructures Numériques (ANINF) et présentée officiellement par le ministre du Budget et des Compte publics de l’époque, Sosthène Ossoungou Ndimangoye, accompagné de celui qui était chargé de l’économie numérique, Anicet Mboumbou Miyakou, elle avait pour vocation de donner la possibilité à tous les fonctionnaires et autres agents de l’Etat gabonais, où qu’ils soient, l’accès aux prestations et services de la Solde et permettre au gouvernement de faire des économies sur les impressions des dits documents.

Lire plus
  • Par BOUTET Orphé
  • 24-09-2023
Vers une transition quinquennale ?

A l’intérieur comme à l’extérieur du pays, la durée de la transition, décrétée par les forces de défense et de sécurité après leur « acte de libération » qui a mis fin au régime des Bongo, fait toujours couler beaucoup d’encre et de salive. Si certains, notamment les partenaires extérieurs, la veulent courte, d’autres voix la voudraient plutôt longue. Le gouvernement quant à lui ne s’est toujours pas officiellement prononcé sur la question pendant que le président de la transition, chef de l’Etat, le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguéma, semble désormais avoir du mal à masquer ses ambitions de rester à la tête du pays.      

            A la suite de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) et de l’Union Africaine (UA), le Commonwealth vient d’exclure le Gabon, qu’il avait intégré il y a un peu plus d’un an, pour une durée de deux ans. Des sanctions qui dans le fond sont pour presser les autorités de la transition à un retour rapide à l’ordre constitutionnel. D’ailleurs ce n’est certainement pas par hasard que l’organisme intergouvernemental basé à Londres a limité cette suspension à deux ans. C’est en effet la durée souhaitée par bon nombre de personnes (morales ou physiques) sur le plan national comme à l’international, même si la CEEAC a précipitamment parlé d’un an. Le premier ministre de la transition, Raymond Ndong Sima, par exemple, lors d’une interview accordée à un média français s’est avancé sur cette durée de deux ans, mais a priori à titre personnel, car à ce jour son gouvernement et lui, tout comme le président de la transition, Oligui Nguéma, n’ont pas encore de manière officielle et définitive indiqué un délai précis. Ce dernier d’ailleurs laisse entendre qu’il revient à l’ensemble des forces vives de la nation, après concertation, de fixer la durée de la période transitionnelle.

            Cette idée d’une transition de deux ans ne fait donc pas consensus à ce jour. Certaines personnes, connues et moins connues, la veulent plus longue, car, selon elles, le « chantier de la Restauration » est immense. Le média privé Echos du Nord, par exemple, dans sa parution du 18 septembre dernier (se) demande en sa Une, partagée sur sa page facebook, : « Un quinquennat pour le Général-Président ? ». Une question qui sonne en fait comme une réponse.

             « Ce n’est plus une question. C’est une évidence. D’ailleurs la charte de la transition n’a pas expressément borné le mandat du CTRI (Comité de la Transition et de la Restauration des Institutions, ndlr), il est donc parti pour durer », réagit, en effet, à la suite de cette publication le journaliste Ismaël Obiang Nzé. Une position partagée par nombreux autres internautes ayant commenté ladite publication.    

            Une ambition présidentielle de plus en plus mal cachée

            De son côté, le président de la transition semble de plus en plus avoir du mal à cacher ses intentions de se présenter à la prochaine élection présidentielle. En effet, si la Charte de la Transition indique clairement que le vice-président, les membres du gouvernement ainsi que ceux du parlement ne pourront pas se présenter à cette élection, rien n’est dit ainsi au sujet du président du Comité de la Transition et de la Restauration des Institutions qui est également le chef de l’Etat. Ce qui ouvre la porte à nombreux débats et diverses interprétations. Marc Ona Essangui, figure majeure de la société civile et membre du bureau du sénat de transition, par exemple, estime que dans la mesure où le président de la transition cumule également les postes de ministre de la défense et de la sécurité intérieure, cela fait de celui un membre du gouvernement. Ce qui de facto l’exclurait au même titre que tous les autres membres du gouvernement de la transition de la course à la prochaine présidentielle.

Interrogé sur le sujet par des médias français le 22 septembre à New-York en marge du sommet de l’ONU, le premier ministre de la transition, Raymond Ndong Sima, pense que la question sur l’éligibilité ou non des différents acteurs majeurs de la transition devra être tranchée lors de la concertation nationale prévue avant la fin de la transition. C’est dire que le débat est loin d’être clos. Surtout que quelques jours avant, répondant aux questions de Marwane Ben Yamed patron et journaliste de Jeune Afrique, l’homme qui a fait tomber la dictature des Bongo, Brice Clotaire Oligui Nguéma, estime dans son entendement ne pas être soumis à « cette restriction » dans la mesure où, selon lui, il ne sera pas des contributeurs du nouveau code électoral et de la nouvelle constitution. Autrement dit, quelle que soit la durée de la transition, rien ne lui interdit à ce jour d’être candidat à la prochaine élection présidentielle.  

Seulement, entend-il les personne qui, l’instar de Barro Chambrier, pensent qu’ « il ne faudrait pas qu’on s’installe dans la durée, et il ne faudrait qu’on prenne goût aux délices du pouvoir » ?   

Lire plus
  • Par BOUTET Orphé
  • 21-09-2023
Journée Internationale de la lutte...

Le 21 septembre de chaque année marque la célébration de  la « journée internationale de la lutte contre les monocultures d’arbres ». Cette année 2023 le thème retenu est « les monocultures des palmiers à huile, un danger pour les écosystèmes aquatiques et pour les communautés riveraines ». Au Gabon, c’est l’ONG Muyissi Environnement, basée à Mouila, qui organise à cette occasion, du 20 au 23 septembre, un ensemble d’activités dans le département de la Dola, dans la province de la Ngounié, au sud du Gabon.

 

            L’ONG Muyissi Environnement, à l’instar des autres ONG et organisations environnementales à travers le monde, notamment en Afrique, en Amérique du sud et en Asie, membres de l’Alliance Informelle de lutte contre les monocultures d’arbres, célèbre le « 21 septembre », journée consacrée, comme l’indique le nom de leur « alliance », à la lutte contre les monocultures d’arbres. Ainsi, depuis hier, 20 septembre, les membres et sympathisants de cette ONG en tête desquels leur président, Ladislas Ndembet, et certains de leurs partenaires internationaux, se trouvent dans le département de la Dola, notamment dans la localité rurale de Fera et dans la commune de Ndéndé, pour une série d’activités qui s’étendent sur trois jours.

            Ce sont donc plusieurs acteurs nationaux et internationaux impliqués dans la protection de l’environnement et les droits des communautés qui y sont réunis pour des marches, des échanges d’expériences, des ateliers, des exposés et autres communications qui, selon le chargé de la communication de cette ONG molvinoise, vont porter sur « l’agro-écologie comme méthode de résilience contre l’accaparement des terres et de lutte contre les changements climatiques ; la lutte contre la pollution, une exposition des produits locaux, des témoignages des employés et anciens employés des plantations de palmiers à huile ou des individus habitant les zones impactées par les dites plantations, etc. ». Des personnes qui se présentent comme « victimes » directes ou collatérales des activités palministes menées dans la région par une entreprise de la place. D'après elles, en plus des problèmes de santé auxquels elles sont désormais confrontées, ce sont les cours d'eau et les terres de leurs villages et forêts qui se trouvent «impactés», « polués» par cette nouvelle production industrielle des palmiers à huile dans la contrée.

            Pour rappel, l’Alliance informelle de lutte contre les monocultures d’arbres compte plusieurs associations et ONG basées notamment au Cameroun, en Sierra-Léone, au Ghana, au Nigéria, en République Démocratique du Congo (RDC), en Côte d’Ivoire.

En outre, le « 21 septembre », journée internationale de la lutte contre la monoculture d’arbres a été décrétée 2004 au cours d’une rencontre d’un réseau communautaire de lutte contre les plantations industrielles d’arbres au Brésil, selon le Mouvement Mondial des Terres Tropicales qui précise que la date du 21 septembre a été choisie parce qu’elle marque la journée de l’arbre au Brésil.      

Lire plus
  • Par BOUTET Orphé
  • 21-09-2023
Le fils d’Ali Bongo à « Sans...

            Noureddin, le fils d’Ali et, donc, petit-fils d’Omar Bongo Ondimba, se trouve dans les cellules de « Sans Famille », le redouté centre pénitencier de Libreville, depuis le 19 septembre, selon les informations du quotidien pro-gouvernemental L’Union, reprises par de nombreux autres médias nationaux et internationaux.

 

            Dans la nuit du 30 août dernier lorsque les forces de défense et de sécurité annoncent la « fin du régime » d’Ali Bongo Ondimba, ils informent également de la mise aux arrêts de, entre autres, son fils Noureddin Valentin et avec lui, Ian Ngoulou, son directeur de cabinet, Cyriaque Mvourandjami, Conseiller de cabinet politique du président déchu, Jessye Ella Ekogha, conseiller et porte-parole de la présidence d’Ali Bongo et, enfin, Steeve Nzegho Dieko, secrétaire général du parti démocratique gabonais (PDG), ex-parti au pouvoir.

Si ce dernier a au final été placé sous résidence surveillée, ce n’est pas le cas des premiers cités qui ont été inculpés et placés sous mandat de dépôt à la prison du Gros-Bouquet, communément appelée « Sans Famille ».

D’après Patrick Roponat, Procureur de la République près le tribunal de première instance de Libreville, qui a fait une déclaration de presse dans la soirée du mercredi 20 septembre, ils sont soupçonnés de « trouble d’un collège électoral, contrefaçon et usage des sceaux de la République, contrefaçon et usage d’imprimés officiels d’une institution, falsification de la signature du président de la République, remise et obtention de sommes indues, complicité de détournements de fonds publics, corruption, détournements de deniers publics, blanchiment de capitaux, complicité de blanchiment de capitaux, association de malfaiteurs, usurpation de titre et de fonction » 

Au terme l’enquête préliminaire, ce sont en tout dix (10) personnes qui ont été inculpées, d’après la même déclaration du procureur Roponat qui précise que « trois assignations à résidence ont été ordonnées et sept sous mandats de dépôt ont été décernés par le juge d’instruction ». Il a également rappelé que « les enquêtes se poursuivent et pourraient déboucher sur des inculpations supplétives et d’autres interpellations sont en cours. ». Ce qui laisse clairement croire que dans les heures et les jours qui vont suivre plusieurs barons et autres tout-puissants de l’ancien régime pourraient rejoindre Noureddin Valentin et ses acolytes à la prison de Gros-Bouquet qui a vu, sous leur gouvernance, son dispositif de sécurité renforcé, sans pour autant augmenter sa capacité d’accueil largement dépassée et encore moins améliorer les conditions de vie et d’hygiène.  

Pour rappel, la famille Bongo a régné sans partage à la tête du Gabon depuis 1967, soit 56 ans. Un règne marqué par nombreux scandales financiers et des élections truquées et meurtrières. C’est d’ailleurs une énième de parodie d’élections aux « résultats tronquées », selon les forces de défense et de sécurité qui les ont déposés qui a poussé ce dernier à agir pour éviter « un bain de sang ».         

Lire plus