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Mercredi, 14 mai 2025

Nos articles

  • Par BOUTET Orphé
  • 10-03-2025
UOB/FLSH : Des enseignants à...

Tout le long de la semaine écoulée, une trentaine d’enseignants-chercheurs de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines (FLSH) de l’Université Omar Bongo (UOB) a été mobilisée autour d’un atelier de formation dont l’objectif était de les doter des techniques et rudiments nécessaires à la pédagogie numérique.

 

     Un atelier de formation portant sur la « mise des cours en ligne : créer et gérer des cours en ligne » destiné aux enseignants-chercheurs de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines a été organisé la semaine dernière à la bibliothèque Universitaire de l’UOB.

     Financée par la République de Chine via le Fonds-En-Dépôt Chinois (CFIT) qui est administré par l’UNESCO, cette formation avait pour objectif de doter les participants de compétences nécessaires à la numérisation des enseignements.  Repartie en plusieurs modules dont certains en présentiel et d’autres en ligne, cette formation a porté à la fois sur la planification et la scénarisation des cours, l’évaluation des étudiants ainsi que sur la maîtrise du langage, des concepts, des pratiques, des codes, des supports et autres techniques liés à l’enseignement en distance.

      Si au terme de cet atelier formateurs et participants se sont dits globalement satisfaits de l’ambiance qui a prévalu et des objectifs atteints, la mise en application à terme de ces enseignements suscite néanmoins quelques questions et réserves dans la mesure où les établissements supérieurs du Gabon en général, et l’Université Omar Bongo en particulier, ne sont pas dotés  ni de connexion internet ni de parking informatique et le public à qui sont destinés ces enseignements, c’est-à-dire les étudiants, ne sont pas encore outillés sur ce mode d’enseignement.   

        Pour rappel et selon le site internet de l’UNESCO, le Fonds-en-dépôt chinois (CFIT), dont la première phase date de 2019, « met l’accent sur l’enseignement technique supérieur en Afrique et vise à renforcer la capacité des établissements d’enseignement supérieur (EES) à répondre aux besoins en compétence pour le développement national ». Toujours selon l’organisme onusien, grâce au CFIT ce sont aujourd’hui « plus de 800 professionnels de l’éducation formés à la pédagogie basée sur les compétences pour une meilleure offre de formation, plus de 13.000 jeunes touchés à travers des ateliers entrepreneuriaux, des campagnes de sensibilisation, l’orientation professionnelle, etc. et 12 établissements d’enseignement supérieur soutenus pour promouvoir le développement des compétences des jeunes et améliorer la qualité de l’enseignement supérieur technique.».

 

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  • Par BOUTET Orphé
  • 10-03-2025
L’OPH appelle à un « vote lucide et...

Les différents candidats à l’élection présidentielle du 12 avril désormais connus, l’Organisation des Personnes Handicapées (OPH), par la voix de son président Jean-Stanislas Ellang, appelle les personnes handicapées et leurs familles respectives à un « vote lucide et utile ».

      Selon le président de l’OPH (Organisation des Personnes Handicapées), Jean Stanislas Ellang, désormais que les différents candidats à la prochaine présidentielle sont connus, les personnes handicapées ainsi que leurs différentes familles doivent se montrer très attentives aux projets de société qui leur seront proposés. D’après lui, les personnes handicapées, plus que jamais, doivent se mobiliser et « fournir des gros efforts malgré un environnement pas toujours adapté et le processus électoral qui n’est pas non plus inclusif » pour se rendre massivement aux urnes le 12 avril.  

      Cette mobilisation, poursuit-il, doit se faire en faveur du candidat dont le projet de société prend réellement en compte les besoins spécifiques des personnes handicapées, notamment en matière d’accès aux soins de santé, à l’éducation, à l’emploi, aux édifices publics et, surtout, à la citoyenneté. Il parle ainsi d’un « vote lucide et utile » susceptible de contribuer à l’amélioration des conditions d’existence des personnes handicapées au Gabon.

       Estimant que particulièrement les droits politiques et civiques des personnes handicapées ont toujours été minorés sinon ignorés au Gabon, les réduisant à une « une citoyenneté à demi ou brisée », il invite «  l'ensemble des personnes handicapées, leurs familles et tous ceux qui les soutiennent et comprennent bien leurs difficultés » à peser de tout leur poids lors des prochains scrutins afin qu’elles accèdent à une « citoyenneté entière et totale ».

   Comptant parmi les associations pionnières œuvrant pour la promotion et la défense des droits des personnes handicapées, l’OPH a, depuis les élections législatives de 1996 et tous les scrutins qui se sont succédés dans le pays, toujours mené, avec des succès plutôt mitigés, des plaidoyers à la fois auprès des autorités et des personnes handicapées elles-mêmes pour une implication de celle-ci le long des processus électoraux. C’est donc dans cet esprit que cet acteur majeur de la lutte pour le respect des droits fondamentaux des personnes handicapées invite ses concitoyens à donner de la voix, dans tous les sens du terme

 

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  • Par BOUTET Orphé
  • 10-03-2025
8 Mars à Mouila : Muyissi...

Dans le cadre de la célébration de la journée internationale des droits de la femme et de son Programme de soutien aux communautés, l’ONG Muyssi Environnement a accompagné le 8 mars dernier, plusieurs femmes de la capitale provinciale de la Ngounié et ses environs dans le lancement d’une nouvelle structure associative dénommée  « Mouvement des Femmes Rurales » dont l’objectif principal est d’« instruire les femmes afin de les amener à développer leur communauté en tirant profit de l’installation des multinationales chez elles ».

    L’Organisation Non Gouvernementale (ONG) Muyissi Environnemnt a répondu à l’appel des femmes de Mouila et ses environs pour les accompagner et les aider à mieux structurer leurs activités associatives. Ainsi, dans la foulée de la célébration, le week-end écoulé, de la journée internationale des droits de la femme, le « Mouvement des Femmes Rurales » a été porté sur les fonts baptismaux. Il sera présidé par Bertille Ibinga, épouse Moussadji.

   Via le Programme d’appui aux communautés de l’ONG pilotée par Ladislas Ndemet, le Mouvement des Femmes Rurales (MFR) ambitionne de développer les activités génératrices de revenus (AGR), de former les femmes dans la transformation des produits locaux, la pratique de l’agro-écologie, la promotion des semences paysannes et la création d’une chaine de valeur communautaire.

   Pour rappel, l’ONG Muyissi Environnement œuvre depuis plusieurs années, comme son nom l’indique, dans la protection de l’environnement et la promotion des droits et intérêts des peuples autochtones.   

 

 

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  • Par BOUTET Orphé
  • 10-03-2025
ACBBN, Iloko et Effoutam ne sont plus...

Alain Claude Bili Bi Nzé, Stéphane Germain Iloko et Marlène Essola Effoutame ne vont plus marcher « ensemble ». Réunis autour de la plate-forme « Ensemble pour le Gabon » dont l’offre politique est jusqu’à ce jour illisible et invisible, mais avec un discours systématiquement orienté contre la personne d’Oligui Nguéma et ses principaux soutiens, l’ancien premier ministre, l’ancien député et l’ancienne activiste, pour des raisons et des intérêts individuels, comme il fallait s’y attendre, se sont séparés.

     Comme le prédisaient sous anonymat certains leurs anciens « camarades » du Parti Démocratique Gabonais (PDG), l’alliance circonstancielle entre l’ancien premier ministre Alain Claude Bilie By Nze et l’ancien député Stéphane Germain Iloko Boussengui auxquels s’était jointe l’activiste et juriste Marlène Fabienne Essola Effoutame n’a pas survécu le temps d’une saison électorale. Elle a volé en éclats. Ils se sont séparés. Ils ne marcheront plus ensemble. Du moins sur le plan politique. Leurs égos, leur opportunisme et leurs ambitions démesurées ont fini par avoir raison, selon ceux qui ont côtoyé les premières cités au sein de l’ancien parti unique où, dit-on, les conditions de leur adhésion ainsi que leurs personnalités respectives gênaient plus d’un.

   Au final, si tous les trois ont fait acte de candidature à la présidentielle du 12 avril prochain, seules celles deux hommes ont été retenues par le ministère de l’intérieur. Celle de la dame a, quant elle, été rejetée pour « absence d’acte de naissance non légalisé du candidat et des parents, d’acte de mariage, de la quittance de dépôt CDC, du certificat de résidence », selon le rapport rendu public par les services du ministère de l’Intérieur.

       Si Essola Effoutame ne s’est pas exprimée sur les raisons de cette séparation soudaine, Iloko accuse sans preuve le dernier premier ministre d’Ali Bongo d’avoir reçu du président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguéma, 100 millions de francs CFA et d’avoir déclaré la moitié à ses compagnons qui ont décidé enfin de marcher et d’œuvrer « Ensemble pour le Gabon ». En plus, d’après lui, l’ancien leader estudiantin, au regard de son parcours, serait mal placé pour solliciter le suffrage des Gabonais.

    Au sortir du dépôt de son dossier de candidature à l’avenue de Cointet, Alain Claude Bilie By Nze a annoncé faire une importante déclaration ce lundi. Certainement pour répondre aux accusations de son ancien camarade. Mais là où il est plus entendu c’est sur le contenu de son offre politique. Car jusqu’ici ses sorties se sont limitées à des critiques empreintes de démagogie contre la personne d’Oligui Nguéma et ses soutiens. Or ce n’est pas ce qui lui permettra de gagner la confiance et le vote de ces nombreux Gabonais qui l’en veulent toujours pour ses prises de position politiques antérieures et qui n’ont pas manqué de lui exprimer leur hostilité partout où il est passé. En attendant, wait and see.                      

 

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  • Par BOUTET Orphé
  • 09-03-2025
Tsamba-Magotsi: Le RPM poursuit son...

A la veille de son troisième congrès extraordinaire annoncé pour ce 15 mars, le Rassemblement pour la Patrie et la Modernité (RPM), parti fondé et dirigé par Alexandre Barro Chambrier, poursuit son implantation et son extension sur l’ensemble du territoire national. C’est dans cet élan qu’une délégation conduite par Romain Roger Birinda, Conseiller du Secrétaire Exécutif dudit parti, a sillonné récemment plusieurs villages du département de Tsamba-Magotsi, dans la province de la Ngounié, pour y installer des cellules et des responsables locaux et animer des causeries politiques.

      En attendant celles des autres bourgades des cantons Tandou et Banda, les populations de Mamiengué, de Murimatsiengui, d’Oyénano et de Fougamou, le chef-lieu de département, ont reçu une forte délégation des membres du Rassemblement pour la Patrie et la Modernité (RPM), essentiellement composée des fils et filles originaires de la contrée.

       Ces rencontres politiques animées par le colonel de Douanes à la retraite, Romain Roger Birinda qu’accompagnaient, entre autres, Herbert Doupambi Mapicka, Conseiller du président du RPM , Benoît Koumba Bipakila, ancien candidat à la députation pour le compte de ce parti dans cette circonscription, avaient pour finalité l’installation des représentants de leur bannière dans ces différentes bourgades.

     Présentant leur écurie comme « un parti de gouvernement et d’avenir dans un contexte de reconfiguration politico-sociale et de renouvellement des élites politiques », ils ont invité leurs concitoyens à rejoindre massivement leurs rangs.

      « Le RPM et son leader sont de ceux qui, depuis 2016, donc longtemps avant le « coup de libération » d’août 2023, ont activement et sans cesse appelé à une « modernisation » des paradigmes et des logiciels de la pratique et de la gouvernance politique dans notre pays. C’est donc en toute logique que dès l’aube du 30 août 2023 on s’est rangé au côté de Brice Clotaire Oligui Nguéma pour l’accompagner dans l’œuvre de reconstruction et de restauration de notre pays, de nos institutions, de nos valeurs et de notre dignité.  Nous n’avons pas attendu la chute du régime déchu pour se rendre compte qu’on nous avait depuis longtemps détournés et éloignés de notre essor vers la félicité. Donc demeurons vigilants et lucides, face aux enjeux du moment et plus encore ceux à venir », a lancé le fils de feu Samuel Birinda, ancien député de la contrée, à ses « frères et sœurs » venus nombreux l’écouter à chacun de ses meetings.

            D’après un membre de la délégation, ce « ce travail de terrain va se poursuivre après le congrès et, évidemment, pendant la campagne électorale qui s’ouvre bientôt

  • Par BOUTET Orphé
  • 15-04-2024
Brice Clotaire Oligui Nguéma :...

Oligui Nguéma : continuateur d’une culture d’homme providentiel autoritaire ?

Au Gabon, d’Omar Bongo Ondimba à Ali Bongo Ondimba, il s’est, en réalité et davantage, agi d’homme providentiel autoritaire, louangé par l’organe partisan qu’est le PDG et le système dit « Bongo-PDG ». En saluant le « coup de liberté » du 30 août dernier, les Gabonaises et les Gabonais, dans leur immense majorité, ont sans aucun douté salué leur libération du joug des hommes providentiels autoritaires successifs de la « dynastie » familiale des Bongo Ondimba. Artisan du coup de liberté et tombeur d’Ali Bongo Ondimba, le Général Brice Clotaire Oligui Nguéma est, à juste titre, l’homme providentiel espéré et attendu par les Gabonaises et les Gabonais. Toutefois, de quel type d’homme providentiel Oligui Nguéma est ou doit-il être le nom ?

Presque huit (8) mois après la prise de pouvoir par le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), son Chef semble osciller et hésiter entre l’incarnation de l’homme providentiel médiateur et celle de l’homme providentiel autoritaire.

Après les règnes successifs des hommes providentiels autoritaires père et fils Bongo Ondimba, le peuple gabonais aspire à être gouverné par un autre type d’homme providentiel. En plaçant sa prise de pouvoir sous la coupole du CTRI, nous préjugeons que le Général Oligui Nguéma l’a compris. En effet, la dénomination même du CTRI (comité pour la transition et la restauration des institutions) devrait l’attester et donner une indication du type d’homme providentiel que le peuple gabonais attend et que le leader de la Transition politique, en cours dans notre pays, est censé incarner.

Dans la dénomination « Comité pour la transition et la restauration des institutions », le terme « transition » laisse entendre le passage d’une ère à une autre, d’une époque à une autre. Dans l’expression « restauration des institutions », le terme « restauration » n’est pas approprié si nous considérons que, du fait du règne des hommes providentiels autoritaires père et fils Bongo Ondimba, il n’y a jamais eu au Gabon, en réalité, d’institutions capables d’en imposer aux individus quels qu’ils soient. Nous aurions dû alors parler de « fondation ou création des institutions ». Toutefois, en elle-même, l’expression « restauration des institutions » indique bien une aspiration à passer et à entrer dans une ère politique dans laquelle les institutions devront dorénavant prévaloir sur les individus. De tout ce qui précède, nous en concluons que le type d’homme providentiel attendu par les Gabonaises et les Gabonais et que le Président de la Transition devrait incarner est l’homme providentiel médiateur. En incarnant ce type d’homme providentiel, le Général Oligui Nguéma se mettrait en posture de passeur vers un système politique fondé sur la force et l’autorité des institutions plutôt que sur la force et l’autorité d’un homme.

Malheureusement, à l’épreuve des faits, nous avons des raisons de suspecter que la dénomination du CTRI, comité pour la transition et la restauration des institutions, est une profession de foi politique que son leader n’entend pas réaliser et incarner.

Pour pouvoir réaliser la profession de foi politique suggérée par la dénomination même du CTRI et incarner la figure de l’homme providentiel médiateur attendu par le peuple gabonais, le Général Oligui Nguéma devrait donner des gages d’une rupture avec la culture de l’homme providentiel autoritaire dans laquelle il a baigné, en tant qu’un des hommes et piliers du régime et du système Bongo-PDG.

Nous avons le sentiment, au contraire, que le Président de la Transition entend plutôt être le continuateur de la culture de l’homme providentiel autoritaire des père et fils Bongo Ondimba. Ce qui l’atteste est la préparation sans consultation participative et inclusive du Dialogue national inclusif, en cours. Les termes de référence et le choix des participants audit dialogue ont été décidé unilatéralement par le leader du CTRI. Par ailleurs, le fait qu’il ait exclu de l’ordre du jour dudit dialogue national inclusif, la création d’une « commission vérité, justice, réparation et réconciliation » finit par nous convaincre que le Général Brice Clotaire Oligui Nguéma n’est pas l’homme providentiel médiateur que le Gabon attend.

Portées d’abord par la Coalition pour la nouvelle république (CNR) et soutenues ensuite par les tenants de l’ancien régime, la création et la mise en place d’une « commission vérité, justice, réparation et réconciliation », dans le contexte de la Transition politique en cours, donneraient plus de sens et de légitimité au Dialogue national inclusif. Seule une telle « commission vérité, justice, réparation et réconciliation » permettrait de distinguer ce dialogue national inclusif des précédents dialogues et amorcerait les conditions de réalisation de notre véritable essor commun vers la félicité et vers le renouveau du Gabon. Au-delà de l’objectif de la réconciliation nationale, au nom des héros et des martyrs de la liberté et de la démocratie dans notre pays, la mise en place d’une telle commission est un devoir de mémoire. Cette exigence de mémoire pour nos héros et martyrs devrait naturellement être une priorité pour le sauveur et libérateur acclamé le 30 août dernier. Or, ce dernier en n’en faisant pas sa priorité fait douter de ce statut à lui conféré et ensuite assumé et revendiqué. Pour toutes ces raisons, le dialogue, que ce prétendu sauveur et libérateur promeut et qui est en cours, a toutes les allures d’une énième et nouvelle basse manœuvre politicienne dont le principal dessein est la consolidation de la captation du pouvoir d’Etat par le CTRI et son leader. Cet état de fait est une occasion historique que le Général Oligui Nguéma est en train de manquer pour incarner la figure du rebelle et du dissident en opposition de l’ancien monde et, par conséquent, de l’homme providentiel médiateur attendu par les Gabonaises et les Gabonais.    

Tout homme providentiel étant enfant de crise, est donc fils de son temps et de son contexte socio-politique. Le fait que le Général Oligui Nguéma soit quasiment plébiscité en tant que sauveur et encouragé majoritairement (y compris activement ou passivement par les critiques de l’ancien régime) à devenir un nouvel homme providentiel autoritaire, émule et incarnation d’Akoma Mba est sans doute en phase avec le contexte. Toutefois, cela interroge, tout de même, sur les véritables attentes du peuple gabonais. Le désir de changement exprimé par ce dernier lors des élections présidentielles, notamment de 2016 et de 2023, serait-il un simple désir de remplacer un homme providentiel autoritaire par un autre ou serait-il plutôt et fondamentalement un profond désir de rupture et donc d’alternance et d’alternative à la culture de l’homme providentiel autoritaire ?

S’il existe bien des indices et des faits attestant que l’actuel Président de la République serait davantage enclin à être le continuateur d’une culture de l’homme providentiel autoritaire, il n’en demeure pas moins qu’il serait trop tôt de l’affirmer catégoriquement et définitivement. En politique, tout comme dans le cadre de la vie humaine ordinaire, l’existence précède l’essence : tout est dynamique. L’homme providentiel autoritaire d’aujourd’hui pourrait devenir demain un homme providentiel médiateur ou inversement.

Cependant, une chose est certaine : le Général Brice Clotaire Oligui Nguéma est bel et bien, à ce jour, plutôt un homme providentiel opportuniste. L’histoire lui a donné l’opportunité de s’emparer du pouvoir : il l’a saisi ; la même histoire lui offre l’opportunité d’assouvir son désir de prolonger sa jouissance de l’exercice du pouvoir : il entend ne pas se faire prier. Toutefois, il serait bien inspiré de saisir également l’opportunité que cette même histoire lui offre pour incarner, en rupture avec l’ordre ancien, l’homme providentiel médiateur espéré et attendu, inconsciemment sans doute, par la majorité des Gabonaises et des Gabonais. Ce n’est pas en étant le continuateur de la culture de l’homme providentiel autoritaire qu’il sera effectivement l’exécuteur testamentaire[1] revendiqué d’Omar Bongo Ondimba. L’euphorie populaire du 30 août dernier, qui constitue encore un état de grâce pour le nouveau Président de la République, est une écume qui, en réalité, accompagne une puissante vague faisant échouer sur le rivage de notre histoire l’épave putride de la culture de l’homme providentiel autoritaire. L’histoire, la grande histoire, tend les bras au Général Brice Clotaire Oligui Nguéma pour qu’il y entre en étant l’homme providentiel médiateur et héraut du Gabon véritablement libéré, réconcilié, démocratique, vivant en paix et dans la prospérité partagée. 

Par Stéphane Vouillé



[1] Cf. les liens de mon précédent article : Brice Clotaire Oligui Nguéma : exécuteur testamentaire d’Omar Bongo Ondimba ?

 

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  • Par BOUTET Orphé
  • 15-04-2024
Brice Clotaire Oligui Nguéma :...

Homme providentiel : de quoi parle-t-on

Si nous nous limitons aux extraits cités ci-dessus, nous remarquons que les panégyristes et les critiques d’Oligui Nguéma, en réalité, n’ont pas la même acception de la notion d’« homme providentiel ». Pour les premiers, l’homme providentiel est un rebelle et un patriote qui entre en scène en ouvrant, pour son peuple, une nouvelle ère attendue de ce dernier. Pour les seconds, l’homme providentiel est un « homme fort », et sans doute incarnant un pouvoir personnalisé et autoritaire. Chez les critiques, la réserve émise à l’égard de l’homme providentiel laisse suppose que le pouvoir personnalisé et autoritaire dudit homme n’est jamais et ne sera jamais exempt de dérives. En présageant un échec de la Transition, dans le cas où elle déboucherait sur la consécration du pouvoir d’un homme providentiel, les critiques laissent entendre, par ailleurs, que l’ère des hommes providentiels est celle du passé : cette époque doit prendre fin.

Avant d’être préemptée par le Gabon, et l’Afrique en général, cette notion d’homme providentiel a d’abord une histoire occidentale. En l’occurrence, l’histoire de l’Italie de la Renaissance, en proie à des guerres fratricides dont les conséquences sont la désunion et le risque d’implosion nationale. Dans ce contexte de crise, l’homme providentiel espéré et attendu est celui qui réussit à fédérer les différentes factions militaires et politiques et à reconstruire l’unité nationale italienne. Pour l’Italie de la Renaissance, cet homme providentiel s’est incarné le mieux dans la figure de Francesco Sforza (1401-1466), prince guerrier, duc de Milan. Dans cet exemple italien, il est clair que l’homme providentiel, enfant d’une crise, est un patriote qui doit faire montre d’une autorité certaine s’imposant à tous.

Pour Jean Garrigues, spécialiste du sujet, l’histoire de France est aussi riche en « hommes providentiels ». Dans cette histoire française, « le mythe de l’homme providentiel et celui du sauveur se confondent […] Mais, pour être plus précis, on pourrait considérer que l’homme providentiel est un sauveur en train de se construire, une attente, un espoir, une invocation, tandis que l’image du sauveur s’appliquerait à un homme providentiel qui a réussi, en quelque sorte. Celui qui apparaît à un moment de notre histoire comme un homme providentiel devient un sauveur au moment où il a réussi son coup (c’est-à-dire la conquête du pouvoir) et qui, dès lors, connaît un état de grâce. Le sauveur – comme Napoléon Bonaparte, Georges Clemenceau ou Charles de Gaulle – est un homme providentiel qui est parvenu à ses fins. »[1]

Pour Jean Garrigues, l’homme providentiel, nécessairement révélé par une crise, est toujours en posture d’extériorité « par rapport à un système politique qu’il entend bousculer au nom du peuple. » Et quand bien même il appartiendrait audit système, il y assumerait la contenance d’un marginal, d’un dissident, d’un rebelle.

En Afrique, nous pouvons considérer schématiquement que la notion d’homme providentiel s’ « endogènise » d’abord dans le cadre des luttes pour les indépendances et ensuite dans le cadre de la construction des jeunes Etats indépendants. En tenant pour acquis que c’est la crise qui révèle l’homme providentiel, dans le cadre des luttes pour les indépendances, la crise révélatrice des hommes providentiels était la colonisation. Dans le cadre de la construction des jeunes Etats indépendants, les crises qui feront l’avènement des hommes providentiels sont les « prétendues » guerres ethniques. Nous disons « prétendues », parce que ces dernières n’ont pas toujours et partout été des crises avérées, mais quelques fois des crises fantasmées et instrumentalisées, notamment en vue de la justification de l’avènement des partis uniques, de leurs leaders-guides éclairés et des systèmes politiques autoritaires qui en découleront. Pour justifier le remplacement des régimes multipartistes par des régimes à parti unique et le recours à l'autoritarisme de ceux-là, il a été vendu l’argument de la nécessité de promouvoir et construire plus efficacement le développement socioéconomique et l'unité nationale.

Cette schématisation historique de l’appropriation par l’Afrique de ce concept d’homme providentiel, nous amène à faire la part entre deux notions : celle de l’homme providentiel médiateur, incarnée par les leaders indépendantistes et des mouvements de libération ; celle de l’homme providentiel autoritaire, incarnée par les leaders en responsabilité à la tête des jeunes Etats indépendants.  

Rebelle et, de ce fait, porteur d’une noble ambition populaire visionnaire et souveraine, considérant le pouvoir comme un levier de réalisation de ladite ambition, l’homme providentiel médiateur est un passeur d’espérance et un bâtisseur de société future ouverte. En posture d’intercesseur, l’homme providentiel médiateur est le pont entre son peuple et la société dont il rêve et dans laquelle ses aspirations et besoins peuvent ou pourront être réalisés. En ce sens, l’homme providentiel est celui qui s’efforce d’être, le mieux qu’il peut, au service de l’intérêt général, sans se considérer comme indispensable. Le meilleur et illustre exemple de ce type d’homme providentiel est Nelson Mandela, héros Sud-africain de la lutte contre l’apartheid.       

A l’inverse, l’homme providentiel autoritaire, sans ambition et vision précises pour son peuple et pour son pays, considère le pouvoir comme un objet de consommation et de jouissance personnelles. L'exercice du pouvoir par cet homme providentiel autoritaire est davantage marqué par l'arbitraire, le non-respect du droit, la violation des droits des humains et une gestion patrimoniale de l’Etat, sans considération de satisfaire les besoins et les aspirations des populations. Les exemples de cet homme providentiel autoritaire sont légion, en Afrique ; l’Empereur Jean Bedel Bokassa en était une des illustres caricatures.    

Entre l’homme providentiel médiateur et l’homme providentiel autoritaire, il existerait, à notre avis, une autre posture : celle de l’homme providentiel pragmatique.

Tout aussi rebelle que l’homme providentiel médiateur, parce que mû par une ambition sous-tendue par des valeurs patriotiques, l’homme providentiel pragmatique exerce un pouvoir autoritaire comme moyen et levier pour impulser le développement de son pays et satisfaire les besoins et aspirations populaires. Révélé par le drame du génocide des Tutsi et inspiré par le leader singapourien Lee Kuan Yew, exemple d’homme providentiel pragmatique asiatique, Paul Kagame est un exemple africain d’homme providentiel pragmatique.

Par Stephane Vouillé

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  • Par BOUTET Orphé
  • 15-04-2024
Brice Clotaire Oligui Nguéma :...

Dans le présent contexte sociopolitique national, se poser la question de savoir si la figure principale de l’avènement du 30 août 2023, du « coup de liberté » est un homme providentiel relèverait majoritairement du crime de lèse-majesté.

Le « coup de liberté » ou « coup de libération » ayant eu pour conséquence immédiate la disparition d’Ali Bongo Ondimba, de la scène politique, et du symbole honni qu’il incarnait en tant que perpétuation d’un pouvoir familial malveillant et néfaste au sommet de l’Etat, les Gabonais en savent largement gré au Général Brice Clotaire Oligui Nguéma. En conséquence, il est depuis considéré comme un « homme providentiel ». Un article en ligne[1] se fait l’écho de cette ovation populaire. Laudateur, l’auteur dudit article écrit : « Force est de constater qu’Oligui Nguema, est l’homme providentiel que le Gabon attendait […] Depuis sa prestation de serment en tant que Chef de l’Etat le 4 septembre dernier, il a fait entrer le Gabon dans une nouvelle dimension. Il s’affiche désormais comme un dirigeant visionnaire, capable de tirer profit d’événements dramatiques pour construire un avenir meilleur au peuple gabonais. Farouchement soucieux d’indépendance, Oligui Nguema incarne un esprit de rébellion et de patriotisme qui plaît beaucoup aux Gabonais. Dans l’imaginaire collectif, il fait partie de ces grandes figures qui ont marqué non seulement l’histoire du pays, mais aussi celle de l’Afrique. Son principal mérite ? Avoir su rassembler la nation au moment où elle traversait des années noires… » Manifestant certainement quelques symptômes de l’hubris, Oligui Nguéma semble assumer et revendiquer lui-même cette figure d’homme providentiel. En effet, le 26 décembre 2023 à Oyem, il aurait dit : « Aujourd’hui, le leader c’est moi. Je suis votre illustre guerrier Akoma Mba et les champions nationaux, ce sont les membres du CTRI. »[2] Akoma Mba, dans le patrimoine culturel Fang et l’histoire mythique de sa généalogie, est un guerrier redoutable dont les exploits sont relatés par le Mvett.

Cet élan populaire thuriféraire qui conduit le Président de la Transition à assumer et revendiquer cette figure d’homme providentiel n’est pas partagé par tout le monde. Minoritaires certes, des voix s’en inquiètent, à l’instar de celle du Député Jean Valentin Leyama. Pour ce dernier : « La Transition aura échoué si elle conclut à consacrer le règne d’un homme fort, prétendument providentiel, plutôt que des institutions définitivement fortes qui transcendent les individus. »[3]

Par Stephane Vouillé

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  • Par BOUTET Orphé
  • 21-12-2023
« Le handicap et ses difficultés à...

Dans la foulée de la célébration de la journée internationale des droits des personnes handicapées traditionnellement fixée au 3 décembre, l’OPH (Organisation des Personnes handicapées), l’association présidée par Jean-Stanislas Ellang, s’est rendue, du 4 au 7 de ce mois, à Port-Gentil, le chef-lieu de province de l’Ogooué-Maritime, pour déployer sa caravane de sensibilisation et d’information sur les « le handicap et ses difficultés à l’école ».

Engagée depuis plusieurs années dans la promotion, la protection, l’information et la sensibilisation sur le droit des personnes handicapées au Gabon, l’OPH s’est déportée à Port-Gentil début décembre afin de sensibiliser, pendant trois jours, autorités politiques, personnels administratifs et pédagogiques, élèves et parents d’élèves sur les « le handicap et ses difficultés à l’école ».

Lancée officiellement le 5 décembre par le gouverneur de la province de l’Ogooué-Maritime, Paul Ngome Ayong, au Lycée Joseph Ambourouet Avaro, cette caravane s’est déployée le jour suivant au Collège et Lycée Raponda Wlaker avant d’être bouclée le 7 au terme d’une rencontre avec les élèves des établissements privés Lycée Blaise Honoré et l’Ecole Les Coccinelles.

Au-delà des discours protocolaires qui ont insisté sur le respect de la différence et de la diversité humaines, des droits des personnes handicapées garantis par des lois nationales et internationales ainsi que sur le développement nécessaire des techniques et méthodes pédagogiques plus inclusives, ces moments ont été surtout marqués par des témoignages et des partages d’expériences.

En plus des élèves concernés par différents types de handicap, des parentes d’enfants albinos ou autistes ont en effet exposé leurs vécus respectifs, les difficultés rencontrées pour scolariser leurs enfants, la stigmatisation et les violences, notamment verbales et psychologiques, que subissent ces enfants dans leurs milieux scolaires, du fait de l’ignorance de leurs condisciples ou de certains enseignants ou encore par manque de structures et de personnels enseignants et administratifs suffisamment adaptés à leurs besoins spécifiques.

Partout où il est passé, le président de l’OPH, monsieur Jean-Stanis Ellang, résumait son message en une seule question adressée, dit-il, à « Maman Gabon, dont le sceau est cette maternité allaitant », donc aux autorités et décideurs de ce pays : « Est-ce que le handicap enlève l’envie de vie ». Comme qui dirait que les personnes handicapées ne sauraient être condamnées à « une vie et demie », pour ne pas paraphraser l’écrivain congolais Sony Labou Tansy. Car, selon monsieur Ellang, le contexte socio-culturel, juridique et politique incite à revendiquer de manière constante un « accès à la pleine citoyenneté » pour toutes les personnes vivant avec un handicap au Gabon et plus encore pour les plus jeunes qui représentent l’avenir du pays.

Cette initiative ayant été saluée et bien accueillie par les responsables des différents établissements visités et surtout au regard de l’engouement suscité, les responsables de l’OPH entendent étendre ce projet à l’ensemble des établissements scolaires du pays, notamment ceux des grandes villes.

Pour le président de l’OPH et sa délégation, ce succès ils le doivent beaucoup à l’APHOM (Association des Personnes Handicapées de l’Ogooué-Maritime), l’association chère au défunt Omar Ben Sala, aujourd’hui présidée par monsieur Mandzanga Koumba Pierre. Par son entregent, son dynamisme et son hospitalité, elle a énormément facilité la mission de l’OPH, selon Stive Mapaga Mapaga, coordinateur de la caravane.   

L’étape de Port-Gentil de cette caravane a bénéficié du soutien capital d’une entreprise pétrolière de la place, via son département Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE). Un soutien crucial qu’espère l’OPH des autres opérateurs économiques pour la poursuite de son œuvre d’utilité publique.      

 

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  • Par BOUTET Orphé
  • 20-12-2023
Oligui en VIP à l’ONU

En séjour de 48 heures à New-York, aux Etats-Unis, Brice Clotaire Oligui Nguéma, Président de la Transition, Chef de l’Etat gabonais, a été reçu, tour à tour, le 18 décembre dernier par Antonio Guterres, le Secrétaire Général de l’Organisation des Nations Unies (ONU), et Dennis Francis, le Président de l’Assemblée Générale de cette institution internationale, selon une note d’audience des services de la communication de la présidence gabonaise parvenue à notre rédaction.   

Très actif sur le terrain diplomatique afin de mieux légitimer son régime militaire qu’il dit « transitoire », Brice Clotaire Oligui Nguéma, l’homme qui a mis à la « retraite » le despote Ali Bongo Ondimba, a été reçu par les plus hautes autorités de l’ONU, le 18 décembre, au siège new-yorkais de cette organisation. Le Général-Président a en effet devisé avec Antonio Guterres et Dennis Francis, respectivement Secrétaire Général des Nations Unies et Président de l’Assemblée Générale du même organisme.

Selon la note d’audience diffusée par la communication présidentielle, Oligui Nguéma a saisi « l’occasion de ces rencontres avec les plus hautes autorités onusiennes pour faire le point des progrès de la Transition et présenter la feuille de route définie par le CTRI en vue d’améliorer les conditions de vie du peuple gabonais entre autres ».

Ladite note indique par ailleurs qu’« au sortir de ces têtes-à-têtes enrichissants, SE le Général Brice Clotaire Oligui Nguema a souligné les appréciations faites par ses hôtes à la lecture du plaidoyer du CTRI pour la refondation des institutions nationales »

Le Gabon étant à la fin de son mandat au sein du conseil de sécurité de l’ONU, Oligui Nguema a en outre exprimé son satisfecit quant à l’action de son pays au sein de cet organisme spécialisé sur les questions de paix et de sécurité avant de féliciter les diplomates de son pays qui ont énormément œuvré au succès de ce mandat, souligne enfin cette note d’audience.       

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